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dimanche 22 avril 2012

SALEVE - Le retour du loup


Le loup est de retour parmi nous!


Le loup "flashé" au Salève le 24 mars.
Photo mise gracieusement à disposition par le Syndicat Mixte du Salève
Disparu du bassin genevois depuis le XVIIIème siècle à cause de la déforestation, de la raréfaction de ses proies naturelles et de la chasse, personne n'imaginait l'animal sauvage aux portes de Genève. Et pourtant, depuis cet hiver, un loup arpente le Salève.

Du Sappey: la forêt où le loup a été photographié

Eric Dürr, chargé de la protection des espaces naturels au Syndicat mixte du Salève (SMS), explique que le loup est capable de vivre à proximité de l'homme mais qu'une meute a besoin de 20 à 30'000 hectares de massif sauvage avec du gibier. Or, le Salève n'en compte que 5000.

On attendait un animal très discret: le lynx. Image internet

La presse locale, de part et d'autre de la frontière, nous apprend que le grand canidé a été "flashé" trois jours de suite fin mars, et encore une fois le 12 avril. Cette découverte est due au hasard.


Comparé au chien-loup, le loup a les oreilles plus courtes, les yeux plus obliques et la gueule plus fendue.



L'histoire commence quand le syndicat mixte du Salève  contacte la Haute école du paysage et d'ingénierie de Genève (Hépia) pour collaborer à une étude sur le lynx. L’objectif étant de savoir si le plus gros félin d'Europe est présent ponctuellement ou en permanence sur ce massif. Après avoir choisi plusieurs sites, Eric Dürr accompagné d'un enseignant de l'Hépia vont poser des caméras à déclenchement automatique

De tout temps, le loup a fasciné l'homme.

Les élèves de l'Hépia vont relever les appareils pour analyser les images. Surprise: on espérait le lynx et c'est le loup ! Eric Dürr confirme que les photos ne laissent planer aucun doute. C'est bien le loup qui a été "piégé" par les appareils photos sur les hauteurs du Sappey (Le Sappey, voir message du 23/08/10). Ce spécialiste pense que cet animal serait une femelle. Il ajoute que d'autres indices sérieux attestent du passage de l'espèce dès 2010. Un excrément a été analysé "positif".

Au Sappey, un troupeau paisible

A environ 4 km de là, à la même période, du côté de Vovray-en Bornes, une attaque sur des brebis a été signalée. Qui serait le prédateur, le loup ou des chiens errants ? Quels sont les impacts réels du loup sur les activités d'élevage et de chasse ? Comment prévenir les dommages au menu bétail ?

Le loup peut s'attaquer à du gros gibier

Eric Dürr, également membre du réseau loup France et auteur d'un ouvrage intitulé "Vivre avec le loup", confirme que les communes voisines sont informées de la présence de l'animal sauvage et qu'elles connaissent les démarches à suivre en cas d'attaque de troupeaux.

Du Salève: la chaîne du Mont-Blanc. De l'autre côté l'Italie

Le grand canidé est revenu naturellement d'Italie par les Alpes. Son arrivée est confirmée dès 2004 dans le massif tout proche de Bornes-les-Glières.

Mars, c'est la saison des amours pour le loup.La gestation dure 9 semaines

Actuellement la meute des Glières compterait six à huit individus. Pourquoi l'un d'entre eux ferait-il des incursions au Salève ? Peut-être a-t-il été exclu de la meute par ses congénères ? Ou vient-il chasser ? Ou cherche-t-il un passage pour se rendre dans le Jura où plusieurs meutes sont installées ?

Le loup peut se contenter d'un lièvre. Image internet

A ce sujet, Daniel Hanscotte, responsable de la faune sauvage à la direction départementale des territoires de Haute Savoie, a le sentiment qu'un corridor va des Glières au Jura en passant par Genève. Le Salève ne serait donc qu'un passage entre Alpes et Jura.

Du Salève au Jura, il faut traverser le bassin genevois

Si un corridor naturel existe entre Alpes et Jura en passant par Genève, on imagine aisément les difficultés et problématiques que rencontrent les animaux sauvages pour le franchir. En effet, la fragmentation des zones forestières, les autoroutes, les voies rapides, les voies ferroviaires et autres barrières architecturales sont cause d'un important taux de mortalité pour de nombreuses espèces sauvages dont le loup.

Les collisions autoroutières, ferroviaires sont cause d'un importante mortalité

Les spécialistes s'accordent à dire qu'il est nécessaire de favoriser les échanges entre individus d'un groupe démographique à d'autres populations. Il en va de la survie du loup à long terme (affaiblissement génétique).

Il est passé par ici ... Image internet

Nous ne sommes pas encore habitués à la présence du loup à proximité de chez nous. C'est sûr, cet animal intelligent fera encore la Une des journaux. Il est passé par ici, il est passé par là ....

Publié avec l'aimable autorisation de l'artiste
Ce dessin d'HERMANN a été publié dans la Tribune de Genève du 17 avril 2012.