L'estive des Montbéliardes
Ce jeudi 25 juillet, la météo prédit une journée caniculaire de 35 à
37°. Nous décidons de quitter la ville pour prendre de la hauteur et trouver un peu de fraîcheur.
A 10h15, nous stationnons au
parking des Pitons. Il fait 20°. Nous empruntons le chemin en sous-bois qui descend à l'alpage de La
Thuile. A quelques endroits, nous le
contournons pour éviter de nous "embourber".
Bien
avant d’arriver à l’alpage, nous entendons le chant des sonnailles mais nous n’apercevons
pas les bovins. Nous poursuivons notre chemin en direction des Convers.
Nous admirons la diversité des verts magnifiés par la lumière de l’été.
En contrebas, un troupeau de Montbéliardes.
Une race reconnue pour sa production laitière et la qualité de sa viande. Il semblerait que cette
race soit arrivée sur le Salève grâce au couple Mary Shillito et Assan Dina.
Une légère brise balance les branches
épineuses des églantiers. Les premières roses étaient sauvages, de simples
fleurs à cinq pétales : les églantines.
Peu avant notre arrivée au Chalet
des Convers, un bruit assourdissant de machines de chantier nous surprend.
Des engins creusent une tranchée
pour installer une conduite d’eau entre la source et l’abreuvoir de l’alpage.
Tout est prévu : si un
jour le chalet était restauré, l’eau
courante pourrait ainsi y être installée facilement.
Nous continuons le sentier jusqu’à l'imposant bosquet
de noisetiers du Vouarger.
Bien installées sur un vieux tronc, nous humons l'agréable odeur des foins. Le "chant"
strident des grillons se mêle au tintement lointain des clochettes d’un
troupeau. Nous sortons le pique-nique des sacs.
A
pas lents et en rangs serrés, les bovins viennent dans notre direction.
L’origine de la race des vaches Montbéliardes nous ramène dans le temps. En
effet, nous savons que cette race est arrivée dans la principauté de Montbéliard au 18e siècle avec leurs propriétaires, des mennonites
de l'Oberland bernois, chassés pour motifs religieux. "Le mouvement
mennonite est né en Suisse au début des années 1520. Dès 1525, la ville de
Zurich exile les parents qui ne baptisent pas leurs enfants dans les 8 jours.
Opprimées, ces communautés paysannes, accompagnées de leurs troupeaux, vont se
déplacer et s’installer en Alsace, dans la principauté de Montbéliard et dans d'autres terres plus tolérantes". Aujourd’hui, cette race bovine est
exportée dans le monde entier.
Le retour se fait par le même chemin.
Le tilleul des Convers, avec son énorme tronc et ses feuilles en forme de cœur,
embaume l'air du parfum caractéristique de ses fleurs.
La race Montbéliarde, cousine de la
Simmental suisse, est facilement reconnaissable à sa robe tachetée
de marron sur fond blanc. Sa tête, sa queue et ses membres sont blancs. Ses oreilles marrons. Je me
souviens que les vaches de mon grand-père avaient un plus : des cornes !
Arrivées à l’alpage de la Thuile,
nous observons le troupeau de génisses en robe pie rouge. Toutes ont
des origines Montbéliardes. Il est facile d'imaginer que, au cours des décennies, il y a eu des croisements avec des races bouchères pour leur donner une meilleure qualité et saveur à la fin de l’estive. Les vaches sont aussi de bonnes laitières, la base d'excellents fromages.
Après avoir magnifiquement et entièrement restauré les
bâtiments, la commune de Beaumont, propriétaire
de l’alpage de la Thuile, réhabilite l’ancien verger. Une trentaine d’arbres fruitiers, de
variétés anciennes et locales, y ont récemment été plantés.
Nous quittons l’alpage et remontons par le même chemin jusqu'au parking des Pitons.
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